papeterie des Ardillats (Rhône)

Almanach astronomique de Lyon - 1787 :

Les Ardillats-sur-Beaujeu, village & paroisse dans le Beaujolois, diocese de Mâcon, archi. de Beaujeu, élection de Villefranche, justice des Prés. Le chapitre de Beaujeu nomme à la cure.
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Les Ardillats 1575-1600
Anne (ou Annet) Ogerdias

Ce papetier,  figure dans les registres paroissiaux de Beaujeu dès leur ouverture en 1574.  Son nom est toujours orthographié sous la forme : "Aujerdia" ou "Augerdia"

Tout d'abord, à la naissance de deux de ses enfants. Dans ces actes de baptême qui eut lieu à Beaujeu, le nom de la mère n'est pas indiqué :

Puis, comme parrain d'enfants d'autres papetiers,. Voici la date de quelques actes sur lesquels il apparaît :

- Le 22 avril 1576 comme parrain d'Annet Deschamps, fils d'Antoine.
- Le 4 janvier 1580 comme l'un des parrains de Claude, fils d'Antoine Cartillier

- Le 4 mai 1583 comme parrain d'un fils de Jehan Aujerdia.


Il est également cité dans un contrat passé entre lui et Simon Gault, marchand papetier de Lyon :

19 novembre 1574. Vente par "honnorable homme Anne Ogerdias, papetier, demeurant à Beaujeu en Beaujolloys, à Symon Gault, marchand papetier, citoien de Lyon, de cent rames papier petit, du poix de sept à huict livres chascune rame, pour le pris de trèze sols chascune rame, sur le pris desquelles cent rames ledit Ogerdias a reçu 18 l. t."
 (Président Baudrier , bibliographie lyonnaise, page 38)

Jehan Aujerdia


Très probablement parent avec Annet Ogerdias, qui précède.
Antoine Cartellier

Au moins deux enfants d'Antoine Cartillier furent baptisés à Beaujeu. Sur le premier acte de baptême, le curé précisa qu'Antoine Cartillier était  "papetier de Monsieur de la Palu". Monsieur Marius Audin nous précisa qu'il s'agissait de Guillaume Barjot
Antoine Cartillier passa plusieurs contrats avec Simon Gault, dans lesquels il est dit "papetier de Beaujeu". A noter particulièrement cette cession :

29 janvier 1578. Cession faite par "Symon Gault, marchant pappetier à Lyon, à Anthoine Cartellier, papetier à Beaujeu en Beaujolloys, d'une créance de 13 écus 1/3, sur Anne Ogerdias, papetier de Beaujeu, pour vente de 200 rames papier petit vanan, faicte par led. Ogerdias audict Gault le 25 avril 1575.
(Président Baudrier , bibliographie lyonnaise, page 46)

Puis, le même jour :

Obligation  dudit Cartellier audit Gault, pour ladite somme de 13 écus 1/3


Plusieurs autres contrats furent établis entre Antoine Cartellier Simon Gault. Ces contrats ont été répertorié par
le Président Baudrier, dans son ouvrage "bibliographie lyonnaise,

Antoine Cartellier fut marié avec Claudine Dubost. En effet, le curé enregistrant un baptême  le 19 août 1605, note que la marraine du nouveau-né était "Honeste Claudine Dubost, femme d'Anthoine Cartellier"


Jean Batandier

23 décembre 1580. Obligation souscrite par Jehan Batandier, pappetier de Beaujeu en Beaujolloys, natif de Sallanche, pays de Faulcigny en Savoye, au profit de Symon Gault, marchant à Lyon, de 19 escus d'or sol et 21 s.t. pour cause de vray et amyable prest. Témoins Jehan Pacquet et Baptazard Haubert, marchans audit Lyon.
(Président Baudrier , bibliographie lyonnaise, page 58)

Monsieur Marius Audin cite également la vente passée par Jean Batandier au libraire lyonnais Jean Pillehotte de 800 rames de papier "bâtard" (minute Combet, 1583 et 1584)

Jean Batandier a été plusieurs fois le parrain d'enfants baptisés à Beaujeu :
Gilbert de Triel et Jehanne Odin

Gilbert de Triel est mentionné une seule fois sur les registres paroissiaux de Beaujeu lors de la naissance d'un enfant du couple :

Ce 5° jour de juing 1595 a esté baptisé en l'eglise St Nicolas de Beaujeu Pernette fille de Gilibert du Triel pappetier de la parroisse de Beaujeu et de Jehanne Odin sa femme aussy de Beaujeu et a esté son parrain Sr. Henry Dubost et sa marraine honneste fille Pernette Chassin aussy dud. Beaujeu


Monsieur Marius Audin cite encore un contrat passé  le 22 mai 1593 entre le libraire lyonnais Pierre Landry et Gilbert de Triel de 500 rames de papier missel, bien bon et bien collé au prix de 30 escuz d'or sol (minutes Delaforêt, 1593, f° 355)

 
Les Ardillats 1600-1630

Sebastien Simondet (ou Symondet) et Louise Bigonnet


A noter qu'un Sebastien Simondet fut parrain le 12 octobre 1620 d'un petit enfant baptisé à Régny. Enfants baptisés à Beaujeu :
Jean Duranton et Françoise Colin

Peu d'informations sur ce couple. Il est possible que Jean Duranton ait été le fils de Mathieu Duranton, papetier qui semble avoir travaillé à la papeterie de Saint-Didier sur Beaujeu. Françoise Colin était peut-être la fille de François Colin, maréchal ferrant, qui fut le parrain du premier enfant du couple. Dans un acte, le curé précisa que Jean Duranton travaillait à la papeterie de Monsieur Jean Delafont, dans un autre qu'il était "hoste et papetier de Beaujeu".

Tous les enfants furent baptisés en l'église de Beaujeu
Un fils du couple est décédé le 3 janvier 1618, sans que le curé n'apporte quelques précisions sur son âge et son prénom. Françoise Colin est décédée le 3 septembre 1652. Dans l'acte de sépulture, elle est dite veuve de Jean Duranton

Charles Gotton et Françoise Goisset


Le nom de Gotton se trouve orthographié de plusieurs manières : Cotton - Coton - Goton.  

Charles Gotton avait été marié une première fois avec Michellette Perrin et avait travaillé en premier lieu à la papeterie de Saint-Didier sur Beaujeu, puis ensuite à celle de Quincié où il demeurait encore lors de son deuxième mariage

Charles Gotton et Françoise Goisset se marièrent à Beaujeu. En voici le texte :

Ce dimanche V° d''aoust 1618 j'ay imparty la benediction nuptialle à Charles Cotton pappetier demeurant à Quincyé et à Francoyse Goisset dans l'esglise parroissialle Sainct Nicolas de Beaujeu en presanse de plusieurs de leurs parens et amys. signé : Mulot


Leurs deux premiers enfants furent aussi baptisés à Beaujeu :
Puis nous retrouvons Charles Gotton comme maître papetier des Ardillats : Le 14 novembre 1635, Charles Gotton prit à cens la papeterie des Ardillats :

Damoyselle Ysabeau de Noblet, en vertu de la procuration à elle passée par Philibert Thibault, escuyer, sieur de Thulon, acense...... à honneste Charles Goton, pappetier aux Ardillats, présent et acceptant, assavoir son domayne appelé du Suchet, situé aux Ardillats et concistant en maisons, estables, grange, cour, jardin, prés, terres, vercheres et bons paquis......comme le tout se comporte et estend. . . pour le temps. . . de six ans ce jourd'huy commençant et à pareil jour finnissant, pendant lequel temps fera f're labourer et cultiver les terres et vercheres. . . . La présente cense ainsy faicte moyennant la somme de deux cents cinquante livres tz et deux rames de papier propre a escripre que ledit, Goton paiera, obligeant corps et biens, chascun an à chasque feste sainct Martin d'hyver......


(Arch. Rhône, Notaires, Min. Brac de Beaujeu, Baux, s. s. d.).

Anthoine Gotton et Claudine Gelay

Antoine Gotton aurait été le fils de Charles. Enfants du couple nés aux Ardillats :
Antoine Caire et Marguerite Goysset

- Charles, né le 2 juin 1639. Parrain Charles Gotton et marraine Françoise Cartellier

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Les Ardillats 1630-1660
Jean Fougere et Catherine Gotton
A une date qui reste encore à déterminer, Jean Fougere et Catherine Gotton partirent à Peyrus (Drôme) où ils travaillèrent quelques temps, puis à Saint-Jean en Royans (Drôme) pour prendre, cette fois-ci la direction du moulin à papier qui y était installé.

Côme Vetier et Anne Poyet


Côme Vetier (ou Vaissier ou Vayssier) et Anne Poyet étaient originaires d'Auvergne. Ils s'étaient mariés à Ambert le 10 janvier 1648. E voici le texte :

Mariage a esté célébré entre Cosme Vayssier papetier habitant du Champ de Cleurre en ceste paroisse et Anna Poyet habittante de Maix les publications faictes sans empechement le 19 janvier de 1648. Presens Jacques ...sson et autres.


Après la cérémonie, ils ne restèrent pas à Ambert et allèrent travailler à la papeterie de Pradines (Loire) où deux de leurs enfants naquirent. Quelques années plus tard, nous les voyons installés à la papeterie des Ardillats, où deux de leurs enfants naquirent :
Antoine Chastelain et Antoinette (ou Françoise) Poyet
Les Ardillats 1660-1700

Anthoine Chastelain associé à Benoît Colombier


Le 10 avril 1670,  un contrat de bail à ferme fut établi par Maître Brac, notaire à Beaujeu. Il commençait ainsi :

Par devant le notaire royal soubsigné et en presence des tesmoins soubz nommés fut personnellement constituée Dame Elisabeth  de Noblet Després vefve de feu Philibert de Thibault, vivant escuyer sire de Thulon et aultres places, laquelle de gré acense et promet de maintenir en paix à honeste Anthoine Chastelain et Benoist Colombier papettiers demeurant en la papetterie dont sera parlé, assavoir lad. papetterie consistant en maisons habitables, estable, ecurie, deux chambres de plein pied, les estendoirs dessus, garnis de leurs cordages, consistant en vingt perches, aultre estendoir à costé.


Suivent les termes du bail et un inventaire détaillé des bâtiments et outillages de la papeterie.


Benoist Colombier  mourut à peine un mois après, le 13 mai 1670 à l'âge de 35 ans.
 

Antoine Rochier et Marie Pirot

Le mariage religieux fut enregistré sur les registres paroissiaux des Ardillats le 3 juillet 1667 (photo 211) :

Le troisiesme juillet 1667 j’ay imparty la benediction nuptiale à Antoine Rochier de la ville de Boin en Ouverne et à Marie Pirot dud. Ardillats apres les avoir bannisé trois dimanches consecutifs sans avoir decouvert empeschement canonique contre eux et faict lecture du congé dud. Rochier avec le consentement de ses parans. Presens honneste Benoist Vimal marchand papetier dud. Ardillats, sieur Jean Montgolfier aussi papetier demeurant à Sct Didier, Benoist Colombier et Jaques Rochier, lesd. Vimal et Montgolfier ont signé et non les autres pour ne scavoir.

Quel était cet Antoine Rochier ? Papetier ? voiturier ? «patier» ? Rien n’est dit sur l’acte de mariage. Et d’où venait-il ? De Boen ? Mais cette ville est en Forez. Ce qui est sûr c’est qu’il était lié à la profession de papetier. La preuve en est donnée par la présence des témoins à la cérémonie : Benoît Vimal, marchand papetier des Ardillats et Jean Montgolfier, maître papetier de Saint-Didier sur Beaujeu. Voici la reproduction de leurs signatures :
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signatures Vimal Montgolfier

Benoit Vimal (ou Vimard) et Anne Berthonnet


Le couple s'était probablement marié à Saint-Didier sur Beaujeu et ceci avant novembre 1661. En effet, Anne Berthonnet, femme de Benoît Vimal avait été marraine
de Jean, fils de Côme Vetier et d'Anne Poyet le 22 novembre 1661. (voir plus haut)
Nous retrouverons le couple, dans un premier temps à la papeterie de la Folletière à Lamure sur Azergues où des jumeaux naquirent le 16 février 1676. Etaient-il de passage ? Ce qui est certain, c'est que Benoît Vimal et Anne Berthonnet retournèrent au pays de leurs ancêtres : Ambert, où un autre enfant, Anne-Marie, naquit le 11 octobre 1677 et où plusieurs de leurs autres enfants se marièrent.

Damien Attier et Agathe Dupra


Le couple se maria en l'église des Ardillats :

Le neufviesme octobre 1664, j'ay donné la benediction nuptialle à Damien Attier d'Auvergne et à Agathe Dupra vefve apres avoir faicte les publications de leur mariage sans avoir decouvert empeschement et avoir leu le renvoy dud. Attier en presence de sieur Jean Montgolfier papetier à St Didier sur Beaujeu, Noel Augris, Benoist Colombier, Francois Despierre, Anthoine Sorret, Jullien Augris ont signé et non les autres pour ne scavoir. Signé Jean Montgolfier - Augris - Denys, curé


Enfants du couple, tous baptisés aux Ardillats :
Damien Attier est décédé le 6 novembre 1684. Présents à l'enterrement Thomas Augros, Antoine Dupré et Michel Auray.

Alexis Bouvier et Françoise Gourbiere


A la suite du décès de Benoit Colombier, le contrat signé le 10 avril 1670 était devenu caduc. Un autre bail à ferme fut donc établi le 3 septembre 1671 avec les mariés Benoit Gourbiere et Suzanne Chelles.

La direction du moulin fut confiée à Alexis Bouvier, gendre des époux Gourbiere-Chelles.

Préalablement, Alexis Bouvier avait travaillé au moulin Ponchon à Quincié. A la suite de la signature de ce contrat, il vint s'installer avec sa femme, aux Ardillats. Nous retrouvons leurs traces sur les registres de la paroisse des Ardillats dès le 2 janvier 1672 avec le décès de leur fils Jacques.
Jean Gourbiere et Philiberte Decombe Jean Gourbiere a été le parrain d'un des deux enfants nés à Beaujeu le 30 septembre 1689.

Contrat de vente de papier entre Jean Gourbiere et César Balay :

Le 19 février 1692 était établi devant maître Rolet, notaire à Beaujeu un contrat de vente de papier entre Jean Gourbiere, marchand papetier aux Ardillats et César Balay, marchand cartier de Dijon. Cette vente portait sur la livraison de cinq cent cinquante rames de papier de cartier fin pour le prix de trois livres quinze sols la rame, livraison à faire en plusieurs fois au cours de l'année 1692 au Pré de Mont Merle. L'acte fut signé par Jean Gourbiere, François Rochard et maître Rolet.

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1- Jean Chanteloube et Marguerite Gourbiere

Ce Jean Chanteloube semble avoir travaillé aux Ardillats pendant quelques temps. Il se serait marié vers 1685 avec Marguerite Gourbiere. Le couple attendait un enfant en décembre 1686 et des jumeaux naquirent le 24 décembre.  Mais l'accouchement ne se passa pas bien et les deux nouveaux-nés ne survécurent pas. Marguerite Gourbiere mourut quelques jours après, le 30 décembre 1686.


2- Jean Chanteloube et Marie Bontemps


Jean Chanteloube se maria quelques mois après avec Marie Bontemps. Voici le texte de l'acte de mariage rédigé par le curé des Ardillats  :

Le 28° juillet 1687 j'ay donné benediction nuptiale à Jean Chantelobe et à Marie Bontemps papetiers des Ardillats les ayant banisés trois dimanches consecutifs sans empecement canonique. Presens sieur Jean Grobiere, Durand Grobiere, Antoine Chantelobe, frère dudict Jean, Jean de St Didier et Barthelemy Deladouze tous des Ardillats. Ledict sieur Jean Grobiere et Durant ont signés et non les autres ny les parties pour ne scavoir ecrire enquis.

Ce qui est certain c'est que le couple ne resta pas aux Ardillats et alla travailler au moulin de la Folletière à Lamure sur Azergues où nous les retrouvons grâce au baptême de leur premier enfant en août 1688.


Roch Montgolfier et Isabeau Tamisier

Le couple passa un contrat de mariage devant maître Ducreux, notaire à Beaujeu le 26 juillet 1676. Le contrat nous apprends que Roch Montgoffier était le fils de Pierre, papetier de la paroisse de Job et qu'il avait pour frères Jean et Durand Montgoffier.


Elisabeth Thamisier était la fille de défunt Barthelemy Thamisier et de Françoise Girson. Au moment de son mariage, elle devait être bien jeune. Il était d'ailleurs prévu dans les termes du contrat que les époux pourraient demeurer dans une chambre de la papeterie de Jean Montgoffier à Saint-Didier sur Beaujeu jusqu'à la majorité de l'épouse. Plusieurs maîtres papetiers furent présents à la signature du document : Bien sûr, Jean Montgolfier, mais également Benoit Grobiere de Quincié, Alexis Bouvier des Ardillats et  Jean Prudand de Beaujeu.

Le couple eut les enfants suivants, nés aux Ardillats : Isabeau (Elisabeth) Tamisier décéda à Beaujeu le premier avril 1710 à l'âge de 46 ans

Roch Montgolfier décéda à Beaujeu le 25 mars 1720 à l'âge de 62 ans
Les Ardillats 1700-1735

Martin Chelle et Jeanne Richard

Martin Chelle était le fils d'Antoine et de Claudine Berthonnet.

Jeanne Richard était la fille d'Antoine Richard et de Claudine Durand de Vienne en Dauphiné. C'est là, dans la paroisse de Saint-Martin,  que le couple s'était marié le 23 janvier 1696.
Au milieu de l'année 1702, les mariés quittèrent la ville de Vienne et allèrent s'installer au moulin à papier des Ardillats où ils eurent les enfants suivants : Le couple quitta la papeterie des Ardillats en 1708 pour retourner à Vienne, paroisse de Saint-Martin. C'est là que Martin Chelles décédera en avril 1709.

Jean Brigand et Marie Grison

Le couple s'était marié aux Ardillats le 17 novembre 1699 et avait passé un contrat de mariage devant maître Guillot, notaire à Beaujeu le 7 novembre 1699.AD Rhône 10 C 259-26).

Il est dit que l'époux était natif de Lyon.

Le dixseptiesme novembre 1699 j'ay imparty la benediction nuptialle à Jean Brigand, natif de Lyon, compagnon en la papeterie demeurant aux Ardillats et Marie Grison aussy dud. Ardillat apres les trois bans trois dimanches consecutifs et de l'attestation dudit Brigand du sieur vicaire de St Pierre de Lyon, sans avoir decouvert empechement contre eux. Present Jean Girard, François Grison, père de la dicte mariée, Benoit Girard, Pierre Serandat, Jean Roche, Jean Tamisier et plusieurs autres qui n'ont signer fors lesdicts Brigand et Chastelat

Enfants :
Quant à Jean Brigand, il était décédé le premier janvier 1702. Il est dit dans l'acte qu'il était le gendre de François Grison et parmi les temoins figuraient .... Sottier et Roch Montgolfier.

Jean Girard et Marianne Chesle


Marianne Chesle serait née à Quincié le 17 août 1670, fille de Durand Chesle et de Françoise Ribaud.

Un contrat de mariage fut passé devant maître Tardy, enregistré le premier mars 1694 à Beaujeu. Le mariage eut lieu le 6 août 1694 aux Etoux :


Le seizieme août mille six cent nonente quatre, je soubsigné vicaire des Etoux avoir imparty la benediction nuptiale canoniquement, ayant observé les cérémonies en tel cas requis à Jean Giraud de la parroisse de Saint-Martin des Ormes en Auvergne demeurant à presant à Dienay en Bourgogne dont j'ay receut le ranvoit et à Marie Chelle de la paroisse de Quinzié demeurant à presant à Beaujeu de laquelle j'ay aussi receut le ranvoit en presance de Damien Giraud et de Benoit Giraud témoins requis qui n'ont signés pour ne scavoir escrire de ce enquis. Signé : Montgolfier, vicaire.


Après le mariage, le couple partit à Dienay en Bourgogne et y resta quelques cinq ans. Il revint aux Ardillats au début de l'année 1700. C'est là que d''autres enfants naquirent (les baptêmes ont été célébrés à l'église de Beaujeu) :
Marianne Chesle mourut à l'âge de 33 ans le 25 février 1703. La cérémonie eut lieu à Beaujeu même.

Jean Girard et Marie Vanche


Devenu veuf,  Jean Girard se remaria avec Marie Vanche. Elle était née à Ambert le 21 avril 1686, fille de Benoît Vancie et de Jeanne Jarsaillon. Le nom de son père était écrit "Vancie". Par contre, sur les registres des Ardillats, il s'écrivit de plusieurs autres façons : Vence, Vance, Vanche, etc...

Le mariage du couple eut lieu le 6 novembre 1704 à Saint-Didier sur Beaujeu

Ce jourd'huy siziesme novembre mil sept cent quatre, je soussigné curé de St Didier sur Beaujeu ay imparty la benediction nuptiale à Jean Girard compagnon papetier des Ardillats d'une part et à Marie fille de Benoist (Large ???) et de Jeanne Jarsailion publié par dimanche consecutifs dans l'esglise paroissiale de St Didier sur Beaujeu et ensuitte de la remise de Mr. le curé des Ardillats ou ne s'est presenté aulcun empeschement canonique les diverses publications duement controlés à Beaujeu par le sieur Pressavin commis au controle le 3° 9bre an que dessus et c'est en presence de Martin Chel papetier à Ardillats, Damien Jarsaillon, Joseph Grobiere et de Maturin Dubril marchand à Beaujeu et les autres demeurant aud. Ardillat, lesd. Srs. Dubril et Grobiere ont signé et non les autres pour ne scavoir escrire enquis.


Un contrat de mariage entre Jean Girard, compagnon papetier des Ardillats et Marie Vanche, fille de Benoit Vauche,  charpentier
fut passé le 5 octobre 1704 chez Maître Delaplace, notaire.(10 C 260-3)

Le couple eut les enfants suivants, nés aux Ardillats : A noter que Pierre Vance, un frère de Marie Vance, charpentier de son état, se maria aux Ardillats le 22 octobre 1715.

Jean Girard est décédé aux Ardillats le 24 mars 1720 à l'âge de 50 ans.


Baltazar Montis et Claudine Jarsaillon


Baltazar Monty, compagnon papetier était né à Marsac en Auvergne le 27 avril 1681, fils de Jean, compagnon papetier et de Marie Pourrat de Chadernolles. Il semble avoir travaillé dans diverses papeteries. C'est ainsi que l'on peut noter sa présence à Saint-Martin des Olmes lorsque qu'il devint parrain d'un enfant qui naquit en mai 1703. Puis, à t-il travaillé aux Ardillats ? Rien ne semble le confirmer. C’est seulement par son mariage, qui eut lieu fin avril 1710 que nous remarquons sa présence dans le beaujolais :

Le dernier jour d’apvril mil sept cent dix j’ay imparty la benediction nuptialle à Baltazard Montis papetier et à Claudine Jausaillot aussy demeurant à la papeterie apres les avoir banizé trois dimanches consecutifs sans avoir decouvert empeschement contre eux. Present Blaize Jobert des Ardillats, sieur Antoine Jausaillot père de la dicte Claudine epouze, Antoine Dandrieu, Benoît Girard et Pierre Vanche tous papetiers qui ny les parties n’ont signés pour ne scavoir ecrire fors ledict Dandrieu.

Aussitôt le mariage célébré, le couple retourna en Auvergne où, dès le mois de février 1711, leur premier enfant naissait et était baptisé en l’église de Marsac.


François Achar et Reine Girard.


Reine Girard, fille de Jean Girard et de Marie Chelles avait dû naître en 1699 à Dienay (Bourgogne) où son père avait travaillé à la papeterie du lieu depuis 1694.

Le couple se maria au Ardillats le 15 novembre 1716. Voici le texte rédigé par le curé :


Le 15 n(ovem)bre 1716 j'ay imparty la benediction nuptiale à François Achar, fils d'Antoine Achar natif de la parroisse de Marsa dioceze de Clermont et à Reine Girard native de Guiené en Bourgogne diocese de Langres apres avoir fait les publications pendant trois dimanches consecutifs sans que j'aie decouvert aucun empechement canonique en presence d'Antoine Dandrieu, Jean Chantelouve et Jean-Marie Gaillot les susdits temoins ont signé sauf Jean Chantelouve pour ne scavoir enquis. A-Dandrieu - i Girard - Garde -

Deux enfants naquirent aux Ardillats.
Antoine Chelle et Françoise Grifon

Antoine Chelle avait séjourné auparavant à Lamure sur Azergues où il s'était marié le 11 juillet 1718 avec Jeanne Perrin. Celle-ci mourut aux Ardillats le 30 octobre 1719 à l'âge de 27 ans.


Devenu veuf, Antoine Chelle se remaria le 16 janvier 1720 à Lamure sur Azergues avec Françoise Grifon :

Ce 16 janvier 1720 la benediction nuptiale a été donnée à Antoine Chelle Mre.  papetier et natif de Lamure et à present habitant des Ardillats et Françoise Grifon apres les trois publications faictes tant aux Hardillat qu'audit Lamure, sans que se soit trouvé aucun empechement ainsi la benediction nuptiale a été donnée en presence de Estienne Chatard, Jean Perrin Sr. François Prat bourgeois de Lion et François Genevoy. Signé Chatard - François - Perrin Genevoy Grifont - Michaud - Chelle

Enfants du couple, nés aux Ardillats :
Françoise Grifon est devenue marraine d'une petite fille née le 2 septembre 1727 et signe parfaitement au bas de l'acte rédigé par le curé. Elle est décédée à la papeterie Gotton le 23 mars 1731, âgée de 34 ans. Parmi les témoins figuraient Antoine Chelle, son mari et Jean-Charles Viallet, maître papetier de Saint-Didier sur Beaujeu. Ainsi, devenu veuf, Antoine Chelle ne tarda pas à se remarier :

Antoine Chelle et Constance Girard


Fille du maître papetier Jean Girard du moulin Gotton aux Ardillats, Constance Girard y était née le 5 février 1711, (voir plus haut).

Le couple passa un contrat de mariage devant Maître Rolet de Beaujeu le 9 juin 1731. Au bas de l'acte furent mentionné les témoins suivants, dont certains signèrent : Barthelemy Marechal, Jean-Baptiste Pradal et Claude Chantelobe, tous compagnons papetiers demeurants aux Ardillats.

Ils se marièrent le 26 juin 1731 aux Ardillats.


Ce vingt sixiesme juin j'ay imparty la benediction nuptiale à Antoine Chelle, marchand papetier de la paroisse des Ardillats d'une part et à Constance Girard fille de deffunt sieur Jean Girard aussi marchand papetier et de Marie Vance d'autre part apres en avoir fait les publications requises  et n'avoir trouvé aucun empechement canonique fait en presence de Louis Gate, Antoine Cartellier, Jean Sottier et Louis St Didier tesmoins requis qui n'ont signés pour ne scavoir à l'exception  de ....... qui ont signé à la minutte. A Chelle - Grillot curé.

Deux enfants naquirent aux Ardillats :
Quelques temps après cette naissance, le couple quitta la papeterie des Ardillats et s'installa de nouveau à Lamure sur Azergues où il eut encore au moins trois enfants.

Quel fut alors le sort du moulin des Ardillats ? L'activité qui avait prévalue sur ce lieu pendant plus d'un siècle  semble s'être arrêtée à ce moment-là. (Dans les années 1734/1735). En effet, les registres paroissiaux des Ardillats n'enregistreront plus aucun baptême - mariage ou enterrement de papetiers et ceci au moins jusqu'en 1760.

Les temps étaient devenus difficiles pour nos papetiers. Le pouvoir royal venait d'intervenir pour réglementer la profession (en 1737) et la modernisation des moulins tardait à venir. On peut donc supposer que le propriétaire renonça alors à engager de nouveaux frais dans sa papeterie, qui comme toutes les autres, nécessitait périodiquement de gros travaux de réparations et de remise en fonction des mécanismes sollicités fortement.


Par contre, vers 1740, on voit apparaître sur ces mêmes registres paroissiaux plusieurs membres des familles de Finance et de Guizon, familles bien connues comme maîtres verriers d'origine Lorraine. Cela ne signifie pas pour autant que la papeterie ait été transformée en verrerie. La verrerie devait se situer bien plus haut sur la paroisse, vers le col de la Crie, là où il y avait du bois et des fougères pour alimenter et faire fonctionner les fours. (voir la fiche sur quelques verreries du beaujolais)

Alors, se pourrait-il que les bâtiments aient été transformés en dépots pour recevoir la production de la verrerie ? Hypothèse à vérifier, mais assez plausible quand on sait le peu de distance qui sépare ces bâtiments du lieu-dit "les Dépots" à Beaujeu, lieu qui comme son nom l'indique servait à entreposer beaucoup de marchandises, dont quelques barriques de bon vin du Beaujolais, pour expédition vers Paris.

Puis, vers 1755, nos maîtres verriers disparaissent des registres du curé des Ardillats. Que devinrent-ils ? Là encore les registres nous donnent peut-être la réponse : Un petit enfant du couple Benoît Chassignole et Claudine Murard fut baptisé le 10 février 1771 à l'église des Ardillats et son parrain fut François Eleonord de Finance, qualifié de directeur de la verrerie de Propriere (sic)
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benitier

Que devint alors les bâtiments de la fabrique ? Peut-être furent-ils laissés à l'abandon. D'ailleurs, il convient de remarquer que sur la carte de Cassini, établie vers 1758-1760 pour la région de Beaujeu, il est indiqué à cet emplacement la mention : "papeterie - ruines"

Vers 1760, Michel Viallet, qui jusqu'alors travaillait au moulin de Saint-Didier sur Beaujeu, en laissa la direction à l'un de ses fils cadets, Jean marié avec Marie Sanlaville et fit repartir l'activité du moulin à papier des Ardillats avec l'aide de ses deux autres fils. Il est d'ailleurs probable que ce fut à ce moment que le moulin perdit son surnom de Gotton pour prendre celui du Roquet.
Et pour faire repartir le moulin on fit appel à des compagnons papetiers. L'un d'eux, Adrien Gugain, âgé de 28 ans décèdera le 24 janvier 1760 à la papeterie de Michel Viallet.
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Papeterie des Ardillats 1755-1780
Jean Viallet et Antoinette Monchanin

Jean Viallet était l'un des  fils de Michel Viallet et d'Amable Nourrisson, né à Saint-Didier sur Beaujeu  le 19 janvier 1748. Antoinette Monchanin était la fille de Jean Monchanin et d'Anne Baillard de Quincié.  Le couple se maria à Quincié le 16 mai 1769. Voici le texte de ce mariage :

Ce jourd'huy seisieme mail mil sept cent soixante et neuf j'ai donné la benediction nuptiale .................... et encore à sieur Jean Vialet fabriquant papetier demeurant aux Hardillard fils de sieur Michel Vialet marchand fabriquant en papier de la dite paroisse des Hardillards et de demoiselle Amable Nourrisson son epouse sous le certificat de publication de M. Lievre des Hardilard en datte quatre du present mois et vü la dispense d'un ban accordé  .......... et à Antoinette Monchanin fille dudit Jean Monchanin et de la dite Anne Baillard sa femme en presence de l'autorité et consentement desdits sieurs Michel Vialet et de Jean Monchanin ..........

Ils s'installèrent alors au moulin des Ardillats dirigé par Michel Viallet, père de l'époux où  ils eurent un enfant :
Le maître papetier de Lamure sur Azergues, Paul Chatard mourut sur ces entrefaits en janvier 1775 sans postérité et il fut décidé que se serait Jean Viallet qui reprendrait la direction du moulin de la Folletière. C'est là que nous le retrouverons avant mai 1777.

Jean Charles Viallet et Marguerite Desigaux

Jean-Charles était le fils aîné de Michel Viallet et d'Amable Nourrisson. Il était né à Saint-Didier sur Beaujeu le 29 mars 1739. L'épouse était née à Poule, fille de Thomas Desigaux et de Jeanne Durand.

Le couple se maria en l'église des Ardillats le 20 janvier 1761. Et parmi ceux-ci, un témoin bien mystérieux : François Nourrisson. Etait-ce un lointain cousin de côté de la mère du marié qui était venu à la cérémonie de sa lointaine Auvergne ?

L'an susdit mil sept cent soixante et un et le vingt janvier, j'ai donné la benediction nuptiale à sieur Jean-Charles Viallet papetier demeurant en la paroisse des Ardillats, fils et procedant de l'autorité de sieur Michel Viallet aussi maître papetier dudit lieu et d'Amable Nourrisson d'une part et à Marguerite Desigeaux fille demeurante en la paroisse de Poulle et de defunct Thomas Desigeaux et de deffunte Jeanne Durand, de leurs vivants habitants de cette paroisse d'autre part, sans avoir trouvé aucun empechement les publications étant faites selon les loix et coutumes avec le renvoit de Mr. Paturale, curé de Poulle en presence de sieur Michel Viallet, Jacques Desigeaux, François Barjot et de sieur François Nourrisson, les temoins ont tous signé et l'époux et non l'épouse pour ne scavoir.

Enfants du couple, tous nés aux Ardillats :
A partir de 1770-1775, la papeterie en France va connaître de profonds bouleversements. Soutenue par la puissance étatique, la modernisation de l'industrie papetière va connaître un grand essor avec l'introduction des piles hollandaises. Mais pour ce faire, il était indispensable de posséder des capitaux importants pour construire et mettre en place ces nouvelles machines.

Jean-Charles Viallet, qui avait pris la suite de son père à la tête de l'usine, voulut certainement trouver de nouveaux capitaux et pour cela, dut s'associer à un marchand de Beaujeu, François Tillot, que l'on voit cité dès mai 1773 dans un acte de baptême. Cinq ans plus tard
(en mai 1778),  ce François Tillot était nommé  par le curé des Ardillats  "maître papetier". Marguerite Desigaux fit son testament le 8 février 1781 devant maître Sanlaville. (214-216/604). Elle décèdera le 30 mars 1781à l'âge de 44 ans. Témoin à l'enterrement Sr. François Tillou, marchand papetier.

Pierre Frediere et Benoite Teilliere


Le couple s'est marié aux Ardillats :

L’an susdit (1781) le vingt deux octobre j’ay imparti la benediction nuptiale à Pierre Frediere fils majeur de defunt Guillaume Frediere vivant laboureur de la paroisse d’Holmet diocese de Clermont et de vivante Jaqueline Dufour iceluy compagnon papetier demeurant depuis quinze mois dans cette paroisse vû son extrait baptistaire et l’extrait mortuaire de son père duement legalisés par Monseigneur l’evêque de Clermont vû aussi la procuration de sa mère passé au sieur Tillot maître papetier pour l’authoriser au cas de droit en datte du 17° juillet de la ditte année recue par Mtre Durand Grange notaire royal en la seneschaussée d’Auverne residant au bourg d’Holmet controllée le 21 juillet an susdit et duement légalisée par Mre Joseph Martin avocat en parlement bailli juge ordinaire de la ville, justice baronnie et mandement d’Holmet et ressort d’une part, Et Benoite Teilliere aussi fille majeure de deffunt Claude Teilliere et Magdeleine Passot de leur vivant habitants de la paroisse de Montrol, la ditte Teilliere demeurant depuis quatre ans dans cette paroisse en la papeterie Roquet d’autre part, après les publications requises et n’avoir trouvé aucun empechement ny civil ny canonique en presence de sr. François Tillot maître papetier dans cette paroisse, Jean Teilliere habitant de Montrol frère de l’épouse, Emilien Ladouze habitant des Ardillats et Pierre Rotival marechal du dit lieu, lesdits Ladouze et Roteval ont signé et non les autres témoins non plus que les epoux pour ne scavoir ecrire de ce enquis.
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Papeterie des Ardillats 1780-1810
Genêt Fougedoire et Claudine Chanteloube

Extrait de l'acte de mariage passé le neuf octobre 1787 aux Ardillats.
Mariage de Genêt Fougetoire, papetier, fils majeur de décédé Gabriel Fougetoire, de son vivant papetier à Thiers en Auvergne et de vivante Marie Brousse, le dit Genêt demeurant à Lamure, annexe de Clavesole, veuf en première noce de Catherine Grauthial d’une part et de Claudine Chantelol, fille d’Antoine Chantelol, papetier des Ardillats et de Benoîte Thibert sa mère d’autre part. Présents Antoine Chantelol, père de l’épouse, de François Tilliot, de Maurice Voldoir, papetiers, de Pierre Cartelier, maître d’école et de Benoît Rotheval. Acte reçu par Janson fils à Beaujeu.


Claude Feinerole et Marie Bouzon


Extrait de l'acte de mariage. Le 23 mai 1786, mariage de Claude Feinerole, ouvrier papetier, fils majeur de defunt Pierre Feinerole et de Germaine Jobert demeurant en la ville de Thiers, paroisse de Saint-Genêt d’une part et Marie Bouzon, fille de Pierre Bouzon et de Marie Manchon

Enfants du couple, nés aux Ardillats :

Vente de la papeterie

Probablement accablé par les problèmes financiers, Jean-Charles Viallet fut dans l'obligation d'abandonner la propriété et la direction de la papeterie à la fin de l'année 1783. Le 24 décembre de cette année, il signa un acte de vente devant maître Santallier, notaire à Beaujeu en faveur des sieurs Aimé Varenard, chirurgien de Beaujeu et Augustin Montgolfier, fabriquant papetier de Rives en Dauphiné. La valeur des biens ainsi achetés fut fixée à la somme de cinq mille livres, dont trois mille deux cents pour les bâtiments et huit cents pour le mobilier. A noter également qu'une hypothèque qui grevait les immeubles, détenue par le sieur François Telliere ? (Tillot ?)  fut levée au profit des acquereurs. à la même date et devant le même notaire. Voici les termes de la transaction tels qu'ils ont été enregistrés :

Dud. jour vente d'une papeterie scituée aux Ardillats consistante en batiments, jardin, cour et une terre, faitte moyennant la somme de cinq mille livres, scavoir trois mille deux cents pour les immeubles et artifice et d'une pension annuelle et foncière de cent vingt livres et compris dix huit cent livres pour le mobilier par Jean Charles Viallet papetier aux Ardillats aux sieurs Aimé Varenard chirurgien à Beaujeu et Augustin Montgolfier fabriquant en papier demeurant à Rive en Dauphiné.----- Dud. jour par le même acte désistement d'hypothèque sur l'immeuble cy dessus vendu, donné par Sr . François Tellieux fabriquant papetier demeurant à Beaujeu au proffit des Srs. acquereurs.


Maurice Augustin Montgolfier

Maurice Augustin Montgolfier eut une vie mouvementée, maintes fois racontée par les historiens de l'industrie papetière. Voici pour résumer deux extraits d’ouvrages, rédigés l’un par Louis Apcher, l’autre par Marius Audin, concernant la papeterie des Ardillats.


Louis Apcher, Les Montgolfier et les origines de la fabrication du papier en France.

Maurice Augustin, né en 1741 qui après une vie aventureuse qui l'avait successivement conduit à Paris, aux Indes, au Cap, à Saint-Domingue et à l'Ile-de-France (île Maurice) était revenu la santé altérée et qui, d'une humeur toujours vagabonde, fonda conjointement avec son frère Joseph les papeteries de Rives et de Voiron en Dauphiné, exploita tour à tour celle de Rives, celles de Chabeuil près de Valence, acheta celle de Leysse en Savoie et enfin, en 1784, celle du Roquet en Beaujolais plus anciennement appelée du Suchet, située sur l'Ardière au nord-ouest et à 2 kilomètres et demi environ en amont de Beaujeu.


Marius Audin : La papeterie du Roquet aux Ardillats.


A peine avait-il reconstruit son usine et introduit dans son exploitation les améliorations qu'imposaient les découvertes modernes, qu'un violent incendie anéantit le nouveau moulin ; "huit chevaux, nombre de bêtes à cornes" furent détruits en un immense brasier où deux enfants de la papeterie trouvèrent aussi la mort.


Peu de temps après cette catastrophe, Maurice Augustin Montgolfier mourait  de pleurésie à la papeterie des Ardillats. Voici ce qu’écrivit le 2 septembre 1788 le curé du lieu sur son registre de paroisse :

L’an susd. (1788) et le deux septembre j’ai enterré Morice Augustin de Montgolfier marchand fabricant de papier mort d’hier, âgé de quarante sept ans en présence de Claude et Joseph Forgeat qui ont signés avec nous enquis.


Après ces désastres, Marius Audin nous dit que :

Pierre Montgolfier, "le patriarche" depuis Vidalon, dut parer au plus urgent en envoyant une gouvernante auprès de ses petits-enfants, du personnel qualifié dans l'art de la papeterie et un directeur pour gérer l'usine ; sans doute ce directeur était-il Jean-Etienne Berger qui épousera à Villebarnne le 5 mai 1792, Françoise-Marie Montgolfier, fille des défunts Maurice Augustin Montgolfier et de Marie-Rose Martel.

Et nous voyons apparaître
dès 1789  sur les registres des Ardillats, les noms de plusieurs ouvriers papetiers qui travaillaient auparavant à la papeterie  de Davezieux :

Jean Chatron (ou Chastron) et Catherine Chanteloube.


Jean Chatron et Catherine s'étaient mariés à Davézieux le 5 septembre 1769. Lui était le fils de Charles et de Claire Marthouret de Saint-Cyr, près de Davézieux, elle était la fille de Michel et de Jeanne Bonnefoy. De cette union naquirent de nombreux enfants (au moins huit, nés à Davezieux). Ils vécurent la plus grande partie de leur vie à Vidalon. Ils y étaient encore en 1786. Probablement à la demande Pierre Montgolfier qui devait considérer la famille comme étant digne de confiance, Jean Chatron, Catherine Chanteloube et leurs enfants partirent travailler en 1788 aux Ardillats, pour aider au fonctionnement de la papeterie après le décès d'Augustin Montgolfier. Le couple eut encore deux autres enfants qui naquirent cette fois-ci aux Ardillats :
Claude Brise et Augustine Chatron

Augustine Chatron, dite Ruband, fille de Jean et Catherine Chanteloube avait été baptisée avec les prénoms de Marie Magdeleine Augustine à Davezieux le 10 juillet 1774 (et non en 1775 comme indiqué sur l'acte de mariage)


Extrait de l'acte de mariage passé le huit juin 1793 aux Ardillats. Claude Brise, ouvrier papetier âgé de 24 ans, fils de François Brise et de Marguerite Berthier domiciliés à Bonvoisin, Isère et Augustine Chatron dit Ruband âgée de 18 ans fille de Jean Chatron et de Catherine Chanteloube tous papetiers. Témoins François Teillaud ouvrier papetier, Charles Poirier, Jacques Teillaud.
De nombreux enfants naquirent aux Ardillats : Charles Poirier et Marie Martel

Charles Poirier était né  le 30 janvier 1768 à Quincié où ses parents travaillaient à la papeterie qui s'y trouvait.

Extrait de l’acte de mariage passé aux Ardillats. Le 19 juin 1792, mariage de Sr. Charles Poirier, ouvrier papetier des Ardillats, fils de défunt Claude Poirier, demeurant à son décès à Beaujeu et de Marianne Bridet de Beaujeu d’une part et Marie Martel, fille de Sr. Michel Benigne Martel negociant demeurant à Lyon et de demoiselle Marie Queriaud d’autre part. Un curateur fut nommé pour Marie Martel en la personne de Charles Vialet papetier. Présents à la cérémonie Charles Vialet, François Teillaud, maitre papetier de cette paroisse, Claude Brise, aussi papetier. Tous les témoins et parties ont signé, excepté François Teillaud pour ne savoir le faire.

Enfants, nés aux Ardillats :
Jacques Tilliot et Marie Chatron

Marie Chatron avait été baptisée à Davezieux le 22 juin 1776

Extrait de l'acte de mariage : Mariage du 3 nivose an IX (27 décembre 1800 entre Jacques Teilloux (Telliot-Tilliot), âgé de 29 ans, né à Beaujeu le 22 septembre 1772, fils de François Teilloux et de Catherine Large, ouvriers papetiers des Ardillats et Marie Chatron, née le 20 juin 1776 à Davezieux, fille de Jean et de Catherine Chanteloube, papetiers des Ardillats, les pères et mères des époux étant présents.

Enfants du couple, nés aux Ardillats :
L’un des deux enfants du couple, prénommé Jacques décéda le 30 octobre 1808. Lequel ?

Blaise Artaud et Claudine Chastron


Extrait de l'acte de mariage
: Le douze pluviose, an XII, mariage de Blaise Harteaux, âgé de 19 ans et trois mois, né en la commune d’Ambert le 25 octobre 1784, ouvrier papetier à Saint-Didier, fils de François Arteaux et de Charlotte Dandrieux, fabricants de papier à Ambert, d’une part, et Claudine Chastron dit Ruband, âgée de vingt quatre ans et neuf mois, née à Davezieux en Ardèche le huit mai 1769, fille de Jean Chastron, papetier aux Ardillars et Quaterine Chanteloube, aussi papetière demeurants à Chamallière, département du Puy de Dôme. Présents Louis Girard, Charles Viallet fils, Charles Viallet père et Jacques Tillot fils


Benoît Varesne et Anne Chatron


Le mariage eut lieu aux Ardillats.- Extrait :
Le vingt neuf janvier 1808, acte de mariage de Benoît Varesne, âgé de 27 ans, né à Valeyre, commune d’Ambert le dix neuf mars 1781, papetier, fils d’André Varesne et d’Anne Artaud demeurant à Ambert et Anne Chastrand dit Ruband âgée de 19 ans, née au Ardillats le 29 janvier 1789, fille de Jean Chastrand dit Ruband et de Catherine Chanteloube, ouvriers papetiers demeurant à Chamberris. Présents sieur François Cheuzeville, curé desservant des Ardillats, de Claude Brize, âgé de 38 ans, de Jacques Teilloux, âgé de 35 ans et de Charles Vialet âgé de 40 ans.

Enfants nés aux Ardillats
Michel André Montgolfier et Louise Elisabeth Millanois

Propriétaire de la papeterie des Ardillats. A partir de 1809, il devient maire de la commune.


Le couple s'est marié à Lantigné, proche de Beaujeu le 12 vendémiaire, an X.  (4 octobre 1801)


Du douzième jour du mois de vendemiaire l'an dix de la république française, acte de mariage de Michel André Montgolfier fabricant de papier demeurant en la commune des Ardillats département du Rhône, âgé de vingt quatre ans, né à Rives, département de l'Isère le vingt huit (mai) mil sept cent soixante dix sept, fils de défunt Maurice Augustin Montgolfier de son vivant fabriquant  de papier aux Ardillats et de défunte Rose Martel
Et de demoiselle Louise Elisabeth Milanois, demeurant à Lyon, place Bonaparte, fille majeure de feu Jean Milanois ancien directeur de la monnoie de Lyon et de défunte Marie Louise Lafont, âgée de vingt deux ans, née à Lyon le vingt sept décembre mil sept cent soixante dix huit, etc ... --------------- En présence des citoyens Jean Etienne Berger, beau-frère du futur, negociant à Lyon, rue Sainte Marie des Terreaux, Michel Benigne Martel oncle du futur négociant à Lyon, rue Neuve, Claude Joseph Dupeloux propriétaire demeurant en la commune de Saint-Julien, parent de l'épouse et Gabriel François Delaroche Negli beau-frère de l'épouse, propriétaire demeurant au Puy, département de Haute Loire, le citoyen Berger de quarante quatre ans, le citoyen âgé de cinquante trois ans, le citoyen Dupeloux âgé de quarante huit ans et ledit Dlaroche de Negly, âgé de quarante sept ans.

Enfants du couple, nés aux Ardillats pendant la période
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papeterie du Roquet ou Cotton
-papeterie Gotton ou du Roquet - plan cadastral vers 1823
Bibliographie :

- Marius Audin : Vieux moulins à papier du Beaujolais - pages 41 à 64
- Marius Audin : L'épopée du papier - pages 58 à 64
- Louis Apcher : Les Montgolfier et les origines du papier en France


Registres paroissiaux :
Baptêmes d'avril 1622 à mars 1647 - baptêmes de 1654 à décembre 1673 - mariages de 1663 à 1673 - sépultures de juin 1663 à février 1674 - ensuite sans discontinuer

Notaires :
Maitre Brac - Maître Ducreux