Monsieur Manfred Massabieaux


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Maison à Aulas (Gard) photo prise vers 1900
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Manfred Massabieaux était originaire d’Aulas dans le Gard où il était né le 5 janvier 1851, fils de Louis Eugène Massabieaux et d'Henriette Viguier. Ses parents, protestants cevenols, étaient marchands tailleurs à Nîmes. Manfred avait reçu une bonne éducation et avait été élève à Aix. Il avait dû suivre aussi l’école des Arts et Métiers d’Alès où il avait obtenu son diplôme d’ingénieur.

Le cinq novembre 1881, Manfred Massabieaux épousait à Saint-Vincent de Rheins (Rhône), Jeanne Blettery, fille de Felix Fulgence Blettery et de Charlotte Chenevier

Ce mariage, fort heureux fut arrangé par Honoré Allier, le vieil ami de la famille. La cérémonie religieuse, qui eut lieu à Saint-Vincent, n’eut pas l’éclat souhaité car le mari était protestant et malgré la colère de notre arrière grand-père, sa fille n’eut qu’une bénédiction à la sacristie, après laquelle Manfred demanda avec hauteur au curé : “Monsieur, combien vous doit-on ?” La jeune épouse était au désespoir.

Manfred Massabieaux avait commencé sa carrière dans les mines où il avait eu une jambe cassée, accident grave à l’époque mais dont il s’était bien remis. Cependant, ses parents ne voulurent pas lui laisser continuer ce métier et il entra chez Marck et Martelin, filateur de schappes (bourre de soie). Puis un peu plus tard, étant connu et apprécié, il fut embauché par la maison Auguste Villy d’Amplepuis (Rhône) aux conditions fort avantageuses de 8.000 francs par ans et 5% sur les bénéfices de la filature. Il participa ainsi à la construction de machines à peigner.

La maison Villy, dans laquelle Manfred Massabieaux avait laissé une part importante de ses économies fit faillite au début des années 1900 à la suite d'une mauvaise gestion et de dépenses un peu folles. Manfred Massabieaux, qui avait crée sa propre affaire, fut entraîné par cette faillite à déposer son bilan. Il obtint un concordat et règla ses dettes jusqu'au bout.

A la suite de cela, il s'installa vers 1902 au 26, rue de Pontoise dans le 5°  arrondissement de Paris. Il travailla à la Préfecture de la Seine comme directeur dans un service technique de la direction administrative de la voie publique.

Lors de ses fonctions, il dut avoir l'occasion de prendre plusieurs photographies d'usines nouvellement construites à Paris, l'une Quai de Jemmapes, (usine électrique) l'autre Quai de la Gare (usine d'air comprimé)

Vers 1911, il prit sa retraite et vint s'installer avec sa femme au 19, boulevard Gambetta à Nice, où il séjourna jusqu'à sa mort, survenue le 2 septembre 1924

Jeanne Louise Blettery

Louise Jeanne Blettery était la fille de Eugène Blettery et de Michelle Berthelier, née le 19 janvier 1876 à Saint-Vincent de Rheins (Rhône)

A sa naissance, elle eut pour marraine Jeanne Blettery, épouse de Manfred Massabieaux qui la prit chez elle vers 1890 pour l’éduquer et la marier, sachant qu’elle n’aurait pas d’enfant suite à une fausse couche qui avait eu lieu au début de son mariage.

La présence de cette filleule chez Tante déplaisait beaucoup à Charlotte Chenevier, qui craignait que Tante et l’oncle Massabieaux ne fasse leur testament en faveur de Jeanne Louise au détriment de Louis, fils de Louis Blettery et de Blanche Avignon.

Bien que Jeanne Louise ait eu de bonnes occasions de se marier, elle n’en profita pas et quand Jeanne et Manfred quittèrent Paris pour Nice en 1908, elle resta à Paris où elle tenait un commerce de machines à coudre au 11, boulevard Saint-Germain.

La terrible guerre qui avait éclatée au mois d’août 1914 se termina en 1919. Alors, dans beaucoup de familles de France on sut que ceux qui n’étaient pas rentrés ne rentreraient plus. Jeanne Blettery comprit qu’elle de reverrait plus son petit cousin Louis Blettery et d’autres amis qu’elle avait pu rencontrer dans le passé.

Elle se maria dans le 5° arrondissement de Paris le 29 mars 1920 avec Jean Emile Bauer.

A la fin de sa vie, elle habitait au 66, rue des Plantes, dans le quatorzième arrondissement de Paris. Elle y mourut le 27 mai 1955.
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