Louis
Blettery et Blanche Avignon (2)
à Paris
Il y travailla comme
dessinateur industriel. Jamais oisif, il était très habile
mais ne savait pas se plier au travail. Durant sa vie professionnelle, il
exerça son métier dans plusieurs entreprises : Nieuport, Piat
fabricant de cheminées, chez Lavoie, etc....
Il se logea rue Flatters, près de l’hôpital du Val de
Grâce, dans le 5° arrondissement.
C’est à cette époque qu’il fit connaissance de Blanche
Avignon, qui deviendra sa femme quelques années plus tard .
Blanche Françoise
Avignon (1871-1933)
Blanche Françoise Avignon était née le 23 mai 1871
dans le quatorzième arrondissement de Paris. Les témoins figurant
sur l’acte étaient François Couriot, ex-militaire et
Antoine Versepuy, cordonnier, tous deux habitants rue Sainte-Eugénie
dans le quinzième arrondissement.
C’est en pleine tourmente révolutionnaire que la petite fille
avait vu le jour. En effet, la commune de Paris avait été
proclamée en mars 1871 et au bout de deux mois de combats, les Versaillais
étaient entrés dans Paris le 21 mai 1871 par la porte de Saint-Cloud.
Le 22 mai, le drapeau tricolore avait remplacé le drapeau rouge sur
Montmartre. Dans la nuit de sa naissance et durant plusieurs jours, des
incendies furent allumés et des flammes jaillirent de differents
bâtiments publics détruisant l’Hôtel de ville, le
palais des Tuileries et plusieurs autres édifices publics. Durant
plusieurs nuits, l’on vit de trente lieues à la ronde le ciel
rougi comme par une sinistre aurore boréale (Henri Martin, Histoire
de France).
Elle dut avoir une enfance bien pauvre et dut commencer à travailler
très tôt. Lorsqu’elle rencontra Louis Blettery en 1893,
elle travaillait comme piqueuse de bottines et habitait au 17, rue de l’Espérance
dans le 14° arrondissement.
De cette rencontre naquit le 8 novembre 1893 à la maternité
de Port-Royal, un fils qui fut prénommé Louis Félix.
En 1894, il déménage et s’installe au 31, rue Buffon,
près du jardin des Plantes.
En 1897, toujours amateur de photographie, il se représente au travail
devant sa table à dessin, habillé d’une ample blouse
blanche et coiffé d’une toque. Le même jour il photographie
Blanche, sa compagne en train de lire à une table, un chat sur les
genoux.
Le changement de siècle fut marqué à Paris par une
Exposition Universelle qui enchanta plusieurs millions de visiteurs du 14
avril au 27 octobre 1900.
Louis Blettery la visita avec passion et armé de son matériel
photographique il prit de nombreux clichés de cette grandiose manifestation.
Photographies prises par Louis Blettery lors de l'exposition universelle de 1900 à Paris
Grand-père racontait qu’il avait pu photographier un prince
russe du nom de Prince Orloff, personnage formidable de près de 2m
de haut, coiffé d’un casque à plumes. La photographie
devait être magnifique !
Il ne reste malheureusement que peu de chose de ce travail : une vue générale
des bâtiments de l’Exposition au bord de la Seine, la reconstitution
du vieux Paris et trois vues à l’intérieur du Grand Palais
où était exposé des oeuvres d’art.
Puis, le 28 avril 1901 naquit, toujours à la maternité de
Port-Royal, un autre fils qu’ils prénomèrent Charles.
On le retrouve en juillet 1903 à Uzès dans le Gard, ville
ou s’était retiré son père, peut-être pour
arranger les termes de son mariage avec Blanche.
C’est certainement à cette occasion que se déroula un
incident assez révélateur des relations tendues entre le père
et le fils : invité par son père à s’établir
à Uzès, Louis Blettery prit le train avec ses meubles , mais
arrivé sur place, ayant eu une altercation avec son père ,
il rechargea aussitôt ses meubles sur le train et repartit vers Paris.
Entre temps, vers 1902, il déménage une nouvelle fois pour
s’installer dans un pavillon situé à Maisons-Alfort,
dans la banlieue parisienne. Toujours passionné par la photographie
il prend plusieurs vues de la maison, dont une avec Louis en tenue d’écolier,
l’air bien triste.
Finalement il épousera en novembre 1903 Blanche Avignon. Il reconnaît
officiellement au cours de la cérémonie la paternité
de Louis et de Charles. Quelques semaines avant, il avait été
établi un contrat de mariage ne faisant aucune concession à
l’épouse.
En 1904, Louis Blettery s’installa avec toute sa famille à Uzès,
dans la propriété que son père avait acheté
dix ans auparavant.
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